dimanche 20 février 2011

Lantilly


Le Château de Lantilly est une demeure du XIIIe siècle, bâti au finage de Cervon, dans le département de la Nièvre.


Situation.

Situé au Sud-Est de Corbigny, aux limites du Nivernais et du Comté de Château-Chinon, cette forteresse, posée sur la rive droite de l'Anguison, à la place d'une villa gallo-romaine, contrôlait la route antique venant de Corbigny, (la RD 285). Dépend de l'arrondissement de Clamecy, du canton de Corbigny.

Historique.

La première construction en ce lieu est une villa gallo-romaine du nom de : villae Lentuli, nom de son propriétaire, Lentulus, issu de Gentilice Cornelie. A l'origine cette ancienne maison forte, comportait 6 tours, avec une double enceinte de fossés,alimentés par les eaux de la rivière, avec pont-levis, entourant la basse et haute cour, ainsi que le donjon. Ce château fut occupé par les troupes Anglo-Navarraise en 1358 et 1359 Détruit au cours des guerres de religions, et reconstruit au cours des XVIIe siècle et XIXe siècle.

Seigneurie.

Cette seigneurie était avec haute, moyenne et basse justice, elle était mouvante du Comté de Château-Chinon et de la baronnie de Lormes-Challon.

Descriptions du Château.

Ensemble de plan rectangulaire, dont il ne restent que l'aile Nord-Est, avec une grosse tour carrée, à l'équerre, formant un bâtiment en L. Aujourd'hui l'accès se fait par un pont dormant à deux arches, donnant sur une une porte ouverte au centre de la façade Nord-Est, sous une voûte en plein cintre. L'ensemble possède des murs très épais et comprend trois niveaux, avec les combles. Certaines ouvertures furent rajoutées au XVIIe siècle. Il possède d'origine une fenêtre à baies géminées, avec ses arcs en accolade. Il reste des consoles sur le côté Nord-Ouest.

Rez-de-Chaussée

La remarquable porte d'entrée de la façade de l'aile Sud-Est, donnant sur la cour intérieure, est à jambages en bossages en harpe chanfrinés et plate bande à claveaux passant un sur deux. La tour construite sur une butte talus, comprend deux niveaux. Son soubassement est percé de canonnières. Elle est coiffé d'un toit à quatre pentes très raides, prend appui sur des solives, formant encorbellement. Les ouvertures des anciens hourds sont conservées. La première enceinte extérieure comporte une large douve et une tour ronde qui fut aménagée au XXe siècle. En 1810, la cour est rehaussée de quelques centimètres, suite à la destruction de cinq des six tours d'origine pour éviter que l'eau des douves ne l'inondent, décision du propriétaire, Louis Formé de Framicourt.

  * Salon, meublé fin XIXe siècle

Premier étage

  * 5 chambres meublées dans autant de styles différents, représentant cinq époques historiques, Louis XIII, Directoire, Louis-Philippe, Empire et Turquoise

Deuxième étage

  * Combles. De récentes lucarnes donnent de la luminosité à ces lieux couvert d'un toit brisé, qui est recouvert de tuiles.

Seigneurs de Lantilly.

  * Maison de Grimaud

La Maison du Chevalier Grimaud était propriétaire de cette seigneurie au XIIIe siècle. Une Dame Pernelle Grimaud, veuve de Guyot Grimaud, chevalier de Lantilly et de son fils Guy Grimaud, vivaient à Lantilly entre 1320 et 1327. Guy Grimaud, chevalier, seigneur de Lantilly, était le favori du comte de Nevers: Louis II de Dampierre,(1304-1346) comte de Flandre, comte de Rethel, époux de Marie de France. La châtellaine de Lantilly, avait, avec la complicité de l'abbé de Vézelay, Artaud de Flotte, principal conseiller du jeune comte, noué les aiguillettes à Louis II pour le séparer de son épouse. En 1326, l'union n'était pas consommée. On fit un procès, seule Pernelle fut reconnue coupable et brûlée vive comme sorcière. Le comte et sa femme se réconcilièrent et eurent un fils.

   * Maison de Torcy

Armoiries de Jean de Torcy (1504) : "D'or, à une tour de gueules, accostée de deux torches ardentes de même"

La Maison de Torcy, posséda la seigneurie du XIVe siècle au XVIIIe siècle, soit pendant 450 ans. Cette maison, une des plus anciennes du Nivernais était au service au service du roi, des comtes et ducs de Nevers. Un Michel de Torcy y fit des transformations au XIVe siècle

   * Jean de Torcy en 1504, écuyer. Jean, Charles et Claude de Torcy, écuyers étaient seigneurs de Lantilly et de Cervon en partie. François leur frère fut religieux à Corbigny. Claude épousa Françoise de Chaugy, dont il eut plusieurs enfants, (Marie-Bénigme de Torcy, vivait en 1662 et Denise Marie en 1674.
   * Michel de Torcy épouse Bénigme de Damas le 10 février 1645, elle décédera avant avril 1645[5], ayant mis au monde une fille Bénigme de Torcy qui épousera Roger Balathier le 6 décembre 1663.Il semble qu'il se soit remarié par contrat du 18 janvier 1646, avec Marie Pitois,(Marie Pitoys de Quincize, remarié le 11 février 1652 à Edme de Certaines) il est le fils de Claude de Torcy et de Françoise de Chaugy.

Il avait pour co-seigneur, en 1637, Paul Léonard de Remigny, baron de Joux, fils de Charles qui tenait ses droits de Marguerite Savary de Brèves, son épouse. Il laissa de son épouse trois enfants: Louis de Rémigny, marquis de Joux; Jean-Baptiste, comte de Torcy et marie-Françoise mariée à Pierre de Torcy, son cousin, écuyer, seigneur de Lantilly en 1670.

Armoiries de Pierre de Torcy (1670) : "De gueules, à une bande d'argent".

   * Catherine de Torcy, mariée à Louis Le Bascle, baron d'Argenteuil, lui porta aussi une partie de la terre de Lantilly. Louis Antoine de Torcy, mourut au château le 2 mai 1765 et fut inhumé le lendemain dans la chapelle de l'église de Cervon, qui appartenait à sa famille. Ne laissant pas de postérité, Lantilly passa alors à Claude Robert Dugon, son neveu, comte de Boislamy, sieur de de Monche et de Marcellange, et à Antoine François Henri, vicomte de Damas, seigneur de Guipy, qui en firent aveu en 1771.

Propriétaires successifs au XVIIIe siècle.

De 1780 à 1802, la seigneurie et le château passèrent à la Maison de Balathier, d'Ugon, et Certaines. Elie, vicomte d'Hugon, sieur de La Rochette, renouvela ce devoir, au nom de Gabrielle Le Bascle, sa femme dix ans après.

Armoiries de Elie d'Ugon (1781) : "D'argent à trois corbeaux de sable, deux en chef et un en pointe" alias "De sable, à deux gonds de porte d'argent, posés en fasce "

   * Louis Formé de Framicourt, acquit Lantilly, en 1802, de la Maison de Certaines. Madame Elisabeth Formé, son épouse, était la fille de Guillaume Coustou, (l'auteur du tombeau du Dauphin), petite-fille de Nicolas Coustou, et nièce de Nicolas Coustou et petite-nièce de Antoine Coysevox. C'est Louis Formé de Framicourt, qui fit détruire les cinq tours vraisemblablement pour réhausser la cour de plusieurs centimètres afin de ne pas subire les inondations de celle-ci par l'eau des douves. Il laissa de son mariage un fils et deux filles: L'aînée, Léonie, s'unit au baron Auguste Baillyet, qui décéda au château en 1862, âgé de 90 ans. La seconde des filles: Sophie Formé épousa Louis Nicolas de Razout, descendant de la branche illégitime, mais reconnue de César de Bourbon, comte de Busset. Nicolas de Razout, général, trouva la mort à Metz, il se couvrit de gloire dans les campagnes d'Italie, d'Allemagne, d'Espagne et montra beaucoup de sang-froid et de courage dans la déroute de Russie en 1813. Leur nièce Eglantine Formé s'est marié au vicomte Alexis Cadoine de Gabriac ministre plénipotentiaire de France au Mexique sous Napoléon III.

En 1910, le château devient la popriété de Monsieur Albert Ramillon, issu d'une vieille famille nivernaise établie depuis cinq siècles dans la région de Varzy. La propriété est depuis dans la même famille.

Eléments protégés.

Les douves, le boutron et le colombier (cad.G 654,653,651) font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 6 novembre 1985.

Intérieurement, la salle décorée au XIXe siècle située au rez-de-chaussée, l'escalier, la salle avec le plafond en poutres et torchis située à l'étage, la chambre avec la grande cheminée à l'étage, ainsi que, extérieurement, les façades, les toitures et les dépendances, le jardin et les structures d'eau, en incluant les aménagements hydrauliques (cad.F 43 ; G 640, 642 à 651, 653, 656, à 661, 663, 664, 693, 785, à 788, 790 à 796, 825, 826 ; ZV 11,35) font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 18 août 2005.

Sources : Wikipédia 

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