vendredi 19 novembre 2010

Augerville


Le Château d'Augerville est un château français se situant dans la commune d'Augerville-la-Rivière, dans le département du Loiret et la région Centre.

Du lieu-dit au fief.

'est au XIIe siècle qu'est cité pour la première fois le nom d'Augerville, alors un simple lieu-dit, dans une Charte de 1119. Dès 1207, Augerville devient un fief lorsque le chevalier Philippe d'Augerville avec ses fils Thibault et Louis y bâtissent un fortin flanqué d'un colombier. Louis d'Augerville mourra en 1248 sans descendance, si bien que son fief est racheté par les frères Pierre et Dreux de Beaumont, chevaliers de haut lignage descendants d'un chambellan de Robert le Pieux, eux-mêmes chambellans de Saint Louis et de Charles Ier d'Anjou, roi de Naples et de Sicile.

À la fin du XIIIe siècle, Pierre-de-Beaumont fait édifier, avec son frère Dreux, un château fort. En 1290, le fils de Dreux, Jehan de Beaumont, seigneur d'Augerville et maître du palais royal sous les rois Philippe IV le Bel et Louis X le Hutin, hérite du château d'Augerville, qu'il agrandit.

Guerre de Cent ans.

Durant la Guerre de Cent ans, le fils de Pierre-de-Beaumont, Jean III de Beaumont, prend le parti des Anglais. Il est condamné à mort par le prévost de Paris et exécuté le 6 septembre 1367. Ses biens, confisqués, sont administrés par le comte de la Rivière, puis restitués à sa veuve, Jeanne de Courtenay. Celle-ci meurt sans descendance, c'est pourquoi une branche familiale voisine reprend le fief et le château d'Augerville en 1403, en la personne de Jean-de-Beaumont. À sa mort, son frère Pierre-de-Beaumont hérite du château d'Augerville, mais doit fuir l'occupation anglaise, assistant impuissant au démantèlement de son fief, qui est redistribué par l'occupant anglais à des Français reniés, autrement dit partisans du roi d'Angleterre.

XVe siècle.

Au XVe siècle, faute d'entretien et du fait des pillages, le château d'Augerville devient une ruine que rachète Jacques Coeur qui, en tant que grand argentier du roi Charles VII, a coutume de racheter les fiefs abandonnés après la guerre de Cent Ans pour les remembrer à sa guise.

L'achat du château d'Augerville par Jacques Cœur en 1452 correspond à l'apogée du ministre, mais il n'aura pas le temps d'y séjourner. En effet, traduit devant la justice royale pour malversations, il est condamné à l'exil, où il mourra, et voit ses biens confisqués en 1453.

Après dix ans de séquestre, en 1463, son fils Geoffroy loue une partie du fief, privé qu'il est de l'héritage paternel. Geoffroy Cœur meurt en 1488, léguant le château d'Augerville à son fils Jacques II Cœur qui, ayant accès à l'héritage de son grand-père, dilapide sa fortune.

XVIe siècle.

Jacques II Cœur meurt en 1505, sans descendance, sa sœur Marie Cœur hérite donc du château et fief d'Augerville. Cette dernière fait rénover l'église, le village et le château d'Augerville grâce à la création d'un marché et de deux foires à Augerville-la-Rivière par le roi Louis XII, dès 1508. Grâce à cette source de revenus, le village et le château d'Augerville sont ceints de nouveaux remparts et l'église est dotée d'une nouvelle cloche, dédiée à la Vierge et à Marie Cœur. En 1557, elle sera inhumée en l'église d'Augerville-la-Rivière.

Le fils de Marie Cœur, Jean Luillier, hérite du château et fief d'Augerville-la-Rivière mais n'y séjourne guère, accaparé qu'il est par les charges de maître des comptes du roi, prévost des marchands de Paris et président de la Chambre des comptes. Toutefois, le château d'Augerville accueille le 17 septembre 1562, Catherine de Médicis et le jeune roi Charles IX.

Jean Luillier meurt en 1563 à Paris, léguant le château et fief d'Augerville à son fils Nicolas, qui n'y séjourne pas non plus, accaparé comme son père par les charges de prévost des marchands de Paris, président de la Chambre des comptes du roi, conseiller au Conseil d'État et Conseil privé du roi et lieutenant général du Châtelet. Ce haut fonctionnaire rédige toutefois l'aveu de dénombrement, c'est-à-dire l'inventaire des biens du fief d'Augerville-la-Rivière, daté du 30 juin 1582. On y apprend que que la seigneurie d'Augerville comporte les droits de haute, moyenne et basse justice et qu'elle relève de la châtellenie royale de Grez-sur-Loing. Toujours selon l'aveu de dénombrement, le château d'Augerville est alors ceint de murs et de douves, alimentées par la rivière d'Essonne. Il comporte un jardin, une cour, une grange, un auditoire, un colombier, plus de cinquante arpents de bois et prés et dix arpents de garenne. À cela s'ajoutent les terres louées aux habitants, soit six arpents de vigne, cinq arpents de bois et plusieurs de prés (un arpent équivaut à un quart d'hectare). À titre d'impôt, le fief d'Augerville-la-Rivière verse chaque année au suzerain, monsieur de Nemours, deux muids de tous grains pour le champart (prélèvement d'un douzième de la récolte), deux muids de blé pour les baux des deux moulins, soixante chapons et trois poules.

En 1588, Nicolas II Luillier, seigneur d'Augerville, hérite du fief et château de son père et aussi de la charge de conseiller du roi, qui lui fait préférer Paris et délaisser Augerville-la-Rivière.

XVIIe siècle.

Nicolas II Luillier lègue en 1618 le château en ruines à sa fille unique, Louise Luillier. L'héritière est attaquée dès l'année suivante par son suzerain, monsieur de Nemours, devant le Parlement pour non-présentation de l'aveu de dénombrement, c'est-à-dire l'inventaire des biens du fief qui fixe les droits de succession. C'est dire le délaissement où Louise Luillier et son mari Henry de Balsac d'Entraygues mettent le fief et le château d'Augerville-la-Rivière. Cette négligence durera jusqu'au 22 octobre 1637, date à laquelle le Parlement de Paris condamne par décret les époux de Balsac d'Entraygues à payer leurs droits de mutation par le biais d'une vente amiable.

L'acquéreur du château et du fief est François Sabatier, Secrétaire du roi et Trésorier général de France. Il agrandit le fief en rachetant la seigneurie d'Heurtebise, puis un marais et deux garennes et il clôt de murs le domaine. Cependant, les terres sont dans un tel état d'abandon que François Sabatier ne peut faire face à l'entretien du château et fief d'Augerville, qui seront saisis par décret du Parlement de Paris en 1644.

Cette même année, Jean Perrault-de-Montevrault, Secrétaire et intendant du prince de Condé, puis de son fils le Grand Condé, achète le fief et le château. Les façades et les appartements du château sont refaits à neuf, tandis que deux ailes de communs sont ajoutées, le colombier et la grange rebâtis et une cour est tracée, entourée de bâtiments agricoles.

En 1649, l'achat de terres à Orville agrandit le fief, qui compte désormais 370 arpents ceints de remparts, tandis qu'une chambre du château est réservée à l'année, ainsi qu'un valet, au prince de Condé. Jean Perrault-de-Montevrault achète la charge de président de la Chambre des comptes de Paris, où il acquiert un hôtel particulier mais passe le plus clair de son temps à Augerville-la-Rivière, dont le château et le fief, restaurés, agrandis et embellis, font l'admiration de ses contemporains.

Ainsi, maître Pierre Chamault, notaire à Heurtebise, qui relate que le château : « comporte un grand corps de logis de plusieurs salles, chambres, cuisines, offices et autres bâtiments, quatre tours en chaque coin dudit château couvert d'ardoises, pont levier et porte cochère, entouré de grands fossés à fond cuvier. La grande rivière passe entre les deux parcs, sur laquelle rivière ont été bâtis depuis peu deux grandes passes. Le parc comporte une grande étoile sur laquelle aboutissent seize sentes. Au milieu existe une grande statue d'Orfée ».

Toutefois, cet âge d'or du château d'Augerville est assombri dès 1650 par la disgrâce du Grand Condé, qui entraîne son Secrétaire dans sa chute. Jean Perrault-de-Montevrault et son maître sont donc emprisonnés à Vincennes sur ordre du cardinal de Mazarin. Jean Perrault-de-Montevrault nomme alors son beau-frère intendant du château et fief d'Augerville-la-Rivière. Cette même année 1650, la princesse de Bourbon, entourée d'une poignée de fidèles, s'échappe du château de Chantilly et pousse jusqu'au château d'Augerville. Cependant, le château est vide et la fugitive reprend sa course. Cet abandon du domaine est de courte durée, puisque le président Perrault-de-Montevrault, libéré, est de retour à Augerville dès octobre 1650.

Durant l'hiver 1651-1652, le prince de Condé, lui aussi libéré, séjourne au château d'Augerville-la-Rivière, où il attend la réponse d'Anne d'Autriche, régente de France, avec qui il a mené d'âpres négociations. Venu de Paris, le courrier de la régente, porteur d'un accommodement avec le prince de Condé, confond malheureusement Augerville et Angerville et se trompe de destination. Lassé d'attendre vainement une réponse, le Grand Condé part pour l'Espagne et prend la tête de la Fronde des princes.

Le 21 octobre 1652, Jean Perrault-de-Montevrault quitte Paris pour Augerville-la-Rivière avant le procès des princes. Il y passera les dernières années de sa vie, même après avoir regagné la faveur du roi Louis XIV. Ainsi, Jean Perrault-de-Montevrault est souvent mentionné comme parrain dans les registres paroissiaux mais, désireux de rétablir les droits féodaux, dont la corvée, sur sa seigneurie d'Augerville-la-Rivière, il se heurte à l'hostilité des habitants, peu désireux de se plier à des règles tombées en désuétude. Finalement, le roi Louis XIV lui donne gain de cause en 1656. Dès lors, Jean Perrault-de-Montevrault a la folie des grandeurs : il achète les terres de Milly pour 220 000 livres en 1658. Néanmoins, incapable de faire face aux charges d'entretien de sa seigneurie, Jean Perrault-de-Montevrault voit son fief saisi en 1676 et tente vainement de la récupérer jusqu'à sa mort, en 1681.

XVIIIe siècle.

Jeanne-Marie Perrault-de-Montevrault, épouse du marquis de Beaupoil-de-Sainte-Aulaire est la fille illégitime de Jean Perrault-de-Montevrault. Elle n'héritera du château et du fief d'Augerville qu'après un accord amiable passé avec la famille paternelle en 1720.

Son arrière-petit-fils, Marc Antoine Front-de-Sainte-Aulaire, seul héritier du château et fief d'Augerville-la-Rivière, meurt en 1761, à l'âge de 21 ans. Dès lors, le château et fief d'Augerville échoient à son cousin Jean-Louis Antoine Dulau, chevalier d'Allemans. L'aveu de dénombrement établi alors révèle que le fief s'étend sur 39 paroisses et compte 10 moulins, pour un revenu annuel de 10 000 à 12 000 livres.

Le chevalier Dulau d'Allemans ne séjourne qu'exceptionnellement au château d'Augerville-la-Rivière. Ainsi, seul le mariage de son fils Armand Marie Dulau d'Allemans avec Marie Claude Murat-de-Montfort, le 15 février 1770, l'y ramène. Dès le lendemain des réjouissances, le château d'Augerville-la-Rivière retombe dans sa torpeur, Jean-Louis Antoine Dulau, chevalier d'Allemans ayant délégué le recouvrement des taxes paysannes aux fermiers, son notaire seigneurial faisant office de régisseur et de receveur du fief. Le chevalier Dulau d'Allemans ne daigne même pas se déplacer pour l'inauguration des nouveaux vitraux de l'église d'Augerville-la-Rivière.

La famille Dulau d'Allemans est rattrapée par la tourmente le 3 septembre 1792. Ce jour-là, le frère du chevalier Dulau d'Allemans, Jean-Marie Dulau, archevêque d'Arles, ancien député du clergé aux États Généraux de 1789, est le premier ecclésiastique massacré à Paris, en l'église des Carmes. Conséquence : la famille Dulau d'Allemans émigre à l'étranger, le château et fief d'Augerville-la-Rivière étant mis sous scellés par les commissaires du Directoire de Pithiviers, le 24 octobre 1792. Le notaire seigneurial René Prou est nommé gardien du château et régisseur du fief, lequel est divisé en 36 lots, vendus aux enchères aux habitants.

Elisabeth Vergès, épouse du chevalier Dulau d'Allemans et ancienne maîtresse des lieux, ne peut empêcher le démantèlement du fief d'Augerville-la-Rivière, malgré ses démarches auprès des administrateurs du district de Pithiviers et du département du Loiret. Le notaire seigneurial ayant fait parvenir à Elisabeth Vergès le piano du château, cinq paires de draps, cinq dindes et des poules, est démis de ses fonctions et remplacé par le garde bois. Ce dernier est impuissant à empêcher le pillage du fief et du château par les habitants des environs et les rôdeurs. Même les officiers de la gendarmerie de Nemours se mettent de la partie et vident cinquante bouteilles de vin en une seule journée de mars 1793, après être entrés par effraction dans la cave.

XIXe siècle.

En 1802, lorsque la famille Dulau d'Allemans regagne la France, elle constate la ruine du château et du domaine d'Augerville-la-Rivière et, incapable de les restaurer, vend le tout aux époux de Salgues en 1810.

Ceux-ci, à leur tour insolvables, revendront château et domaine à Joseph Prévost, bourgeois parisien, en 1813.

Après la retraite de Russie, la France est envahie. Les cosaques investissent le Gâtinais et Augerville-la-Rivière en 1814. Le châtelain Joseph Prévost organise alors la résistance augervilloise et fait massacrer un détachement du général Platow. Joseph Prévost et les Augervillois font disparaître les cadavres de chevaux et d'hommes dans les douves du château et, lorsque l'expédition punitive fond sur Augerville-la-Rivière, on dit aux envahisseurs que le massacre de cosaques a eu lieu à Heurtebise, un village voisin, qui est rasé le jour même.

Ce fait d'armes n'empêche pas Joseph Prévost d'être à cours d'argent et de vendre le château et domaine d'Augerville-la-Rivière au marquis de Beaunay et à son épouse Victoire Carrefour-de-la-Pelouze, en 1818.

Ces derniers seront à leur tour incapables d'entretenir le château, qui sera de nouveau vendu par adjudication par maître Pierre Chaulin, notaire à Paris en 1825. Il décrit le château comme ayant quarante-six pièces sur trois niveaux, la façade du midi donnant sur le parc comportant trente-quatre ouvertures, dont trois portes d'entrée, la façade septentrionale comportant trente ouvertures donnant sur la cour d'honneur. Entre le château et le parc se trouve un parterre prolongé de deux tours rondes. À cela s'ajoutent de très belles caves et des douves de dix-huit mètres de largeur sur dix de profondeur, que l'on franchit par trois ponts, dont un pont levis et un pont de pierre. Le château est alors acheté par l'avocat et député royaliste Pierre Antoine Berryer qui dépensera son temps et sa fortune à remanier le château d'Augerville. Le château devient le théâtre de fêtes, où se pressent compositeurs, écrivains et peintres de renom. Ainsi, durant quarante-trois ans, Chateaubriand, Alexandre Dumas fils, Franz Liszt, Rossini, Alfred de Musset et Eugène Delacroix séjourneront au château d'Augerville.

À la mort de Pierre Antoine Berryer, le château d'Augerville-la-Rivière est vendu par adjudication à sa sœur, la duchesse de Riario Sforza, qui épuise sa fortune à éponger les dettes de son frère et à embellir le château, dont la façade nord est alors ornée de frontons et de statues.

À la mort de la duchesse de Riario Sforza, son neveu Pierre Clément Berryer hérite du château d'Augerville-la-Rivière et meurt sans descendance en 1879, d'où la vente du château et du domaine aux enchères publiques, le 8 août 1879. L'acquéreur, le comte de Madre, meurt six semaines après son achat, sa femme et sa fille laissent le château et le domaine à l'abandon et concluent une vente amiable avec le comte de Pange, pour 300 000 francs, en 1912.

XXe siècle.

Le comte de Pange remet en état les façades, les jardins et les terres, si bien qu'il revend le château et domaine d'Augerville-la-Rivière à l'industriel parisien Félix Mouton, roi du fil de fer, pour 500 000 francs à l'automne 1919. Ce dernier refait les appartements à neuf, transforme les écuries en garages et agrémente le parc d'un tennis.

À l'été 1926, il vend le château et domaine d'Augerville-la-Rivière à madame Belmont, milliardaire américaine. Celle-ci remplace l'escalier de fer forgé, transfère les cuisines au sous-sol, transforme les douves en étang, métamorphose les garages en un appartement, ajoute un mur crénelé autour du château pour rappeler l'Hôtel de Cluny à Paris et aménage un bowling, l'un des premiers de France, dans l'un des pavillons du parc.

Madame Belmont meurt en 1933 et lègue le château à sa fille, Consuelo Vanderbilt, qui vend le tout à la société suisse Balmagera, à l'hiver 1937.

L'actionnaire majoritaire de Balmagera, le docteur Kopp, chimiste allemand, habite dès cette époque les communs, le château lui-même étant inoccupé. Durant la Seconde Guerre mondiale, il devient colonel dans la Wehrmacht et reste au château d'Augerville-la-Rivière après la Libération, jouissant au village d'une certaine popularité.

Le docteur Kopp transforme la ferme du parc en haras, aménage un laboratoire dans les communs et signe une promesse de vente à René Sanselme, directeur de plusieurs théâtres parisiens, en décembre 1958. Cependant, l'affaire tourne mal et ses rebondissements font la une de la presse. Le docteur Kopp sera finalement arrêté en 1962 pour détention illégale d'armes de guerre et trafic d'héroïne, tandis que le château et le domaine d'Augerville-la-Rivière sont mis sous séquestre.

En septembre 1976, le mobilier est vendu aux enchères et le château et domaine adjugés à monsieur Dupont, qui a l'intention d'y créer un parc de loisirs. La municipalité d'Augerville-la-Rivière ayant obtenu le classement de la façade du château et des communs à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques, le parc de loisirs ne verra pas le jour. À défaut, monsieur Dupont aménage une boîte de nuit dans une aile des communs. C'est là que dans la nuit du 6 au 7 janvier 1986, un incendie criminel détruit la discothèque. À cette date, le château est inhabitable, car sa toiture à refaire laisse passer l'eau à maints endroits.

De 1986 à 1989, le château et le domaine d'Augerville-la-Rivière sont revendus deux fois.

Le château est aujourd'hui un hôtel de luxe agrémenté d'un golf.

Sources : Wikipédia 

Caradeuc


Le Château de Caradeuc est situé sur la commune de Plouasne en Côtes-d'Armor (France). Son parc de 37 hectares s'étend aussi sur les communes de Saint-Pern et de Longaulnay et est l'un des plus vastes de la région.
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le 14 août 1945, le parc du château de Caradeuc est classé site naturel. Les façades, les toitures et les communs du château ont été inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 1er février 1978. Le parc a reçu le label « Jardin remarquable ».

Architecture.

À sa construction vers 1723, le château était constitué d’un grand corps de logis flanqué de deux pavillons latéraux aux toits légèrement surélevés. Au centre se trouvait un embryon de pavillon légèrement en saillie surmonté d’un fronton triangulaire qui ne dépassait pas la hauteur des lucarnes du corps de logis. Celui-ci était relié aux bâtiments de service.

Lors de la rénovation du château après la Révolution française, le château est séparé des communs, les pavillons central et oriental sont encastrés de pilastres de granit gris-bleu de Lanhélin et le pavillon central est surmonté d’un nouveau fronton de pierre blanche où est gravé le blason de la famille des Caradeuc accolé à celui des Martel (épouse de Raoul Caradeuc de la Chalotais) ainsi que la devise des Caradeuc : « Arreste ton cœur ». Le péristyle d’entrée est édifié, mais le pavillon occidental est laissé en mauvais état.

L’architecture actuelle du château date de la fin du XIXe siècle. Sous la direction de l’architecte Mellet, les toitures des pavillons sont rehaussées — le pavillon ouest a entre-temps été supprimé — afin de leur donner un aspect à la Mansart, les lucarnes de pierre blanche sont remplacée par de nouvelles en granit de Kérinan. Les anciennes colonnes du péristyle sont supprimées ; il est actuellement constitué de deux paires de colonnes jumelées surmontées d’une balustrade en pierre. Sur la façade nord, un imposant escalier à double révolution mène à deux terrasses munies de balustrades courant au long du corps de logis.

Histoire.

Anne-Nicolas de Caradeuc (1667-1752) fit construire le château « des Hauteurs » sur un terrain vierge de la colline de Bécherel. La bénédiction de la première pierre a lieu le 23 juin 1722 et la construction s'achève vers 1723. Suite au décès d'Anne-Nicolas, son fils Louis-René devient propriétaire du château et se livre à des expériences agronomiques sur les terres de Caradeuc. Un jardin potager clos de murs est ainsi construit à l'ouest de la demeure.

À la Révolution, un sabotier achète le domaine qui est vendu comme bien national et abat tous les hêtres pour en faire des sabots.

La restauration.

De retour de l'émigration, le petit-fils de Louis-René, Raoul, entreprend de grands travaux de rénovation de la propriété tant au niveau architectural — voir la section Architecture de cet article — qu'au niveau paysager. Influencé par ce qu'il a vu en Angleterre, il confie à l'architecte paysagiste Lhérault la création d'un parc à l'anglaise en 1847. Une percée est faite à l'ouest au-delà du potager en forme de lyre afin d'accentuer la perspective. De nos jours, seuls subsistent l'allée serpentine menant à l'étang au nord du château et les ruines du lavoir qui s'y trouvait.

En 1881, l'homme politique Alfred de Falloux hérite du château après le décès de sa femme Marie de Caradeuc et de sa fille Loyde. C'est lui qui fait abattre la futaie de sapins qui se situait au nord de la demeure afin de profiter du panorama sur la haute vallée de la Rance et sur le pays de Dinan. Il fait alors don de Caradeuc à Paul de Kernier et son épouse, Gabrielle des Nétumières, descendant de La Chalotais.

Le parc à la française.

C'est leur fils René de Kernier (1866-1945) qui fait remanier le château et adapte le jardin à la nouvelle architecture du bâtiment. Il fait appel à l'architecte-paysagiste Édouard André, alors très en vogue, en 1898 afin de réaliser le nouveau parc. Celui-ci place des parterres à la française devant la demeure et les entoure d'un parc paysager. Au cours de sa vie, René de Kernier ne va pas cesser d’ajouter des monuments variés qu’il parvient à acquérir. Il achète notamment les pierres du château de la Costardais, démonté pour être transporté en Amérique, mais dont le propriétaire est touché par la crise financière de 1929.

Le développement architectural du parc se termine en 1950 avec le travail de Jacques de Wailly qui dessine la partie est du domaine. La tempête de 1987 renverse de nombreux arbres centenaires et entraîne une profonde altération de l’apparence du parc.

L'allée d'arrivée et les parterres à la française.

La conception de l’arrivée depuis la route posa des difficultés à Édouard André en raison d’une différence de niveau de 8 mètres entre le château et la voie publique. Il résolut la question en créant un hémicycle de 20 mètres de rayon au centre duquel il installa une conciergerie inspirée de celle du parc de Bagatelle encadrée de deux grilles d’entrée importées du parc de l’ancien puits artésien de Grenelle à Paris et reliées à ce bâtiment par des balustrades de granit.

Des grilles, l’accès à l’allée d’arrivée se fait par deux rampes en forme de fer à cheval. Celle-ci commence au pied d’une statue de Philémon abritée sous une voute de charmes. Elle passe ensuite entre deux lions en fonte campés sur des stèles de granit, puis entre deux rangées d’ifs taillés semblables à ceux des parterres, puis entre deux colonnes de granit surmontées de vases de pierre, puis traverse un rond-point où se trouvent deux lampadaires.

Les parterres à la française sont habituellement situés à l’arrière de la demeure, mais à Caradeuc la forte pente du versant nord ne le permettait pas. Édouard André décida donc de les créer de part et d’autre de l’allée d’arrivée. La partie sud des parterres est délimitée par des douves en quart de cercle bordées à l’extérieur par des bornes de granit reliées entre elles par des chaînes et à l’intérieur par des balustrades se prolongeant sur les côtés est et ouest.

Les parterres eux-mêmes sont divisés en quatre compartiments par une allée transversale. Les deux plus petits contiennent un vase en leur milieu tandis que les grands compartiments plus proches de du château sont agrémentés d’un miroir Louis XIV (bassin).

Le parterre de Diane.

Le parterre de Diane, aussi appelé le « tapis vert » est la pièce principale de l’aménagement d’André. Dessiné à l’emplacement de l’ancien jardin potager, il a une forme de lyre qui allonge la perspective et semble ainsi éloigner la statue de Diane chasseresse qui domine le parterre du haut d’une terrasse hémicyclique flanquée de deux larges escaliers de 13 marches. Derrière elle se trouve un banc provenant du parc du château de la Muette à Paris. Au milieu du parterre, deux niches sont taillées de part et d’autre dans la haie de charmilles. Elles abritent un faune et une nymphe sous des porches provenant du château de la Costardais.

Entre la demeure et le tapis vert, une statue en marbre de Carrare de Louis-René Caradeuc de la Chalotais a été inaugurée en 2001 afin de commémorer le tricentenaire de sa naissance. Elle a été sculptée par Chamming’s. Au-delà de la statue, un petit escalier entouré des deux côtés par des statues de lions allongés permet d’accéder au parterre de Diane.

Le rond-point des empereurs.

Le rond-point des empereurs est relié au parterre de Diane par un boulingrin en creux marqué par des ifs pyramidaux situé derrière la statue de Diane chasseresse. Huit niches logeant chacune un buste en marbre de Carrare d’empereur ou d’impératrice romaine séparées par des bancs en granit sont découpées dans une haie épaisse de laurier du Portugal. Une large vasque provenant de la prison de la route de Fougères à Rennes est placée au centre du rond-point. Vers le sud, une courte allée permet de rejoindre l’allée de Falloux en passant sous l’ancien portail du parc remplacé en 1898 et orné du C des Caradeuc.

L'allée de Saint-Méen.

Vestige du parc de Lhérault, l’allée de Saint-Méen se trouve dans le prolongement du parterre de Diane et du rond-point des empereurs. Elle aussi en forme de lyre, elle est plantée de platanes. Cette perspective est fermée à l’ouest par une haie de lauriers et un petit kiosque afin de masquer la rupture de pente.

L'allée de Falloux.

Commençant au milieu du jardin français devant la maison, l’allée de Falloux s’étire vers l’ouest sur 400 mètres. Au niveau du rond-point des empereurs, dans une ancienne lucarne du château, se trouve une statue de provenance locale représentant Jeanne d’Arc coiffée de la mitre des relapses. À son sommet, André a installé un monument circulaire constitué à la base par quatre bancs en quart de cercle séparés par des bacs à fleurs et sert d’assise à un cône de terre surmonté d’un lanternon de pierre blanche. Il sert à masquer la rupture de pente de l’allée qui redescend de l’autre côté et se termine par un monument servant de tribune à une statue de fonte de Falloux, réplique de celle érigée à Segré.

L'allée de Zéphyr et l'allée de Paimpont.

Parallèlement à l’allée de Falloux mais de l’autre côté du parterre de Diane chasseresse, une troisième allée part de la terrasse nord vers l’ouest. En haut de la pente se dresse une tholos contenant une statue de bois représentant Zéphyr. Au niveau du rond-point des empereurs, le monument de l’enfant chasseur s’élève. Cette sculpture de pierre reconstituée est enchâssée dans une lucarne Renaissance provenant du château de la Costardais. Au bout de l’allée, il y a un banc semi-circulaire dont le dossier est surmonté de deux vases en fonte.

La terrasse nord.

Parallèlement à la construction de l’escalier nord par Mellet, André a dessiné une terrasse. Vaste terre-plein bordé par des chaînes soutenues par des bornes en granit tendues entre deux sphinges placées aux extrémités du terre-plein. Au milieu de la terrasse se trouve une statue de Pan jouant de la flûte.

La prairie en contrebas est encastrée de hautes futaies et l’étang situé au pied de la colline permet d’apprécier la hauteur de la dénivellation.

L'allée de Louis XVI.

En vis-à-vis de l’allée de Zéphyr se trouve l’allée de Louis XVI. En 1950, Alain de Kernier (1896-1959) obtient le prêt par la mairie de Rennes d’une statue du roi Louis XVI et la place au bout de cette courte allée à la place d’une statue de Baucis. Cette statue, commandée en 1826 par la mairie pour être placée dans la niche de l’hôtel de ville avait été achevée après la Révolution de 1830 et reléguée au musée des Beaux-arts de Rennes durant 120 ans. Raymond Cornon, architecte des Monuments historiques, a créé le cadre surmonté de balustres qui met en valeur la taille de la statue royale.

L'allée et le rond-point de Bécherel.

Le rond-point de Bécherel a été créé par de Wailly en 1950. Il permet de relier l’allée de Bécherel et l’allée de Louis XVI située en contrebas. Une autre allée mène jusqu’aux parterres français. C’est dans ce rond-point que la statue de Baucis fut relogée après l’installation de celle de Louis XVI. L’allée de Bécherel, longue de 700 mètres, mène à une Vierge de Lourdes surmontant une grotte artificielle installée là par l’épouse de Falloux, Marie de Caradeuc.

Le mont Affilain.

Relique des bois qui avant couvraient la colline, le massif du mont Affilain est constitué de deux sommets boisés en vis-à-vis. Ils ont été replantés suite à la tempête et une colonne surmontée d’une sphère armillaire a été installée sur le point culminant du parc.

Sources : Wikipédia 

Pont-Chevron


Le Château de Pont-Chevron est un château français se situant sur la commune d'Ouzouer-sur-Trézée, dans le département du Loiret et la région Centre. Le château est situé à l'Est de Gien et au nord de Briare, sur la rive droite de la Loire, à Ouzouer sur trézée.

Historique.

Le château fut construit par le comte Louis d'Harcourt en 1900. La construction a duré 4 ans et le château a été inauguré en juillet 1900. Il appartient actuellement à la famille de La Rochefoucauld.

Deux mosaïques gallo-romaines datant du IIe siècle, sans doute vestiges de termes romaines, ont été découvertes en 1962 au bord des marais du château. De plus ces mosaïques ont fait l'objet d'une étude importante où de nombreux spécialistes se sont interrogés sur l'identité d'un portrait d'une des deux mosaïques. Le château a ouvert 1983 un musée dédié a la construction de pont-chevron et au deux mosaïques. Le musée a été partiellement refait en 2008 pour accueillir les grands comme les petits.

Le château est partiellement classé aux Monuments historiques depuis le 21 mai 1987. Les parties faisant l'objet d'un classement sont les façades et toitures du château, des communs et du pavillon d'entrée ; à l'intérieur du château, le hall d'entrée, la cage d'escalier, la salle à manger au rez-de-chaussée de la rotonde, la cheminée du salon au rez-de-chaussée.

Le château est agrémenté de jardins à la française, d'un jardin potager, d'une roseraie et d'un étang de 27 hectares. Sur une île de l'étang, les vestiges d'un château fort sont encore visibles.

Sources : Wikipédia 

Saint-Brisson


Le Château de Saint-Brisson est un château français se situant sur la commune de Saint-Brisson-sur-Loire, dans le département du Loiret et la région Centre. Aux confins du Berry et aux portes de l’Orléanais, il surplombait la rive gauche du lit majeur de la Loire, asséché lors de l'ouverture du canal latéral à la fin du XIXe siècle dans la commune voisine de Saint-Firmin-sur-Loire.
Saint-Brisson est géographiquement le premier château de la Loire, monument le plus en amont du fleuve royal.


Géographie.

Le château est situé à 6 km de Gien, sur la rive gauche de la Loire, en surplomb d'un ancien bras mort du fleuve.

Historique.

La construction du château débute au XIIe siècle. Il s'agit alors d'un palais-forteresse construit par Étienne II de Sancerre entre 1210 et 1241. La famille de Sancerre est propriétaire du château jusqu'en 1290.

Louis VI de France, en 1135, assiège et ruine en partie le précédent édifice, alors composé d'une tour maîtresse romane et de palissades.

En 1567, le château devient la propriété de la famille Séguier. Il est alors transformé en demeure d'habitation.

Le château est légué à la commune en 1987 par Anne de Ranst de Berchem.

Description.

Le domaine est partiellement inscrit au Monuments historiques : le parc, la terrasse, les douves, le pont, le plan d' eau, le canal, le sous sol, la salle à manger, la cour et le bassin ont fait l'objet d'un classement le 7 avril 1993.

Les extérieurs comportent la reproduction de quatre machines de guerre fonctionnelles du Moyen Âge (une cerbatane, un mangonneau, un couillard et une pierrière).


Sources : Wikipédia 

La Pannonie


La Pannonie est une ancienne commune du Lot, entre Gramat et Rocamadour, située depuis le XIXe siècle dans la commune de Couzou. Le hameau actuel s'est constitué autour du château bâti au XVe siècle et remanié aux XVIIIe et XIXe siècles.


L'ancien oppidum de Saint-Cyr d'Alzou, ruiné à la fin du XIIe siècle.

Vers la fin du XIIe siècle, l'oppidum de Saint-Cyr d'Alzou est attaqué par des bandes de brigands qui font fuir le seigneur et sa famille. Certains historiens ont proposé la date de 1183, lorsque le prince Plantagenêt Henri le Jeune, second fils d'Henri au Court Mantel, vint piller Rocamadour avant de mourir à Martel, non loin de là. Cette famille de Saint-Cyr (ou de San-Circ) se réfugia chez leur suzerain, seigneur de Thégra; et c'est dans ce fief que le jeune Uc (ou Hugues) naquit. D'abord poussé vers une carrière ecclésiastique (lot commun à beaucoup d'enfants de famille pauvre), il préféra poursuivre une vie de troubadour qui fit sa renommée.

La dernière grange cistercienne d'Obazine autour de Rocamadour.

Au cours du XIIIe siècle, l'abbaye d'Obazine (Aubazine) restructura son organisation autour de Rocamadour. En plus de ces granges aux Alix, à Calès, à Couzou, à Carlucet, près de Séniergues, à Bonnecoste, elle fit bâtir celle de La Pannonie.

Le causse de Gramat ravagé par la guerre de Cent Ans, les famines et les épidémies.

Le XIVe siècle voit le causse de Gramat se dépeupler peu à peu. Les mauvaises récoltes ont causé des famines, facilitant les épidémies comme la peste noire. En outre, cette zone frontalière avec l'Aquitaine anglaise n'est pas épargnée par les aléas de la guerre de Cent Ans, et par les pillages des Grandes Compagnies.

Le premier château de la Pannonie, construit dans la seconde moitié du XVe siècle.

Après la guerre, l'abbé d'Obazine préféra arrenter (louer) ses domaines. La plupart furent choisis par de riches bourgeois qui construisirent là des repaires, sortes de petits châteaux fortifiés. Ce furent les Lagrange, marchands de Rocamadour et propriétaires du château de la Caretta, qui commandèrent la construction du premier château de la Pannonie. Les travaux ont duré de la seconde moitié du XVe siècle jusqu'au début du XVIe siècle. Les de Lagrange gardèrent leur seigneurie jusqu'au XVIIe siècle, où ils durent la vendre pour éponger leurs dettes.

Les Vidal de Lapize, maîtres d'œuvre du second château de la Pannonie.

Leurs successeurs, les Vidal de Lapize, transformèrent leur château de façon spectaculaire. Ce chantier fut l'un des plus importants du XVIIIe siècle dans le Lot. Des plans, des croquis venus de Paris inspirèrent l'architecture classique avec fronton (architecture) central, ainsi que les formes du mobilier de "style Louis XV", et les gypseries de style rocaille.

L'aide précieuse de la population lors de la Révolution française.

Heureux dans leur agréable de La Pannonie, les Vidal de Lapize eurent à souffrir de la période révolutionnaire. Ce sont les filles du seigneur qui réussirent à racheter le château, alors que leur père et leurs frères aînés étaient émigrés. Elles bénéficièrent du soutien matériel et humain de leurs fermiers qui protégèrent le domaine durant leur absence; et bien que sérieusement appauvrie, cette famille parvint à maintenir son bien en état.

D'autres travaux d'embellissement et de restauration à la fin du XIXe siècle.

À la fin du XIXe siècle, Charles de La Pannonie, apporta quelques modifications au château et au parc, faisant notamment installer trois bassins et une grille d'entrée.

Sources : Wikipédia
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