lundi 18 octobre 2010

Ussé

Vue générale de l'édifice.

Le Château d'Ussé se trouve à Rigny-Ussé, en Indre-et-Loire (région Centre, France). Il fait partie des châteaux de la Loire. Ce château est un domaine privé, ouvert à la visite. Il appartient au 7ème Duc de Blacas.

Il fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 15 avril 1931.

Le château vu de l'entrée des visiteurs.
Localisation.

Ce château est bâti au bord de l'Indre, un affluent de la Loire. Il se situe à 33 km à l'ouest de Tours et à 14 km de Chinon, sur la commune de Rigny-Ussé.

Histoire.

Le site du château d'Ussé est habité depuis la préhistoire, comme en attestent les traces retrouvées sur les lieux. On note également une présence gallo-romaine (petit tumulus et tombes), et certaines rumeurs en font la propriété du gallo-romain Uccius. Cité au VIe siècle sous le nom d'Ucerum (chronique de Turons), le site d'Ussé, adossé à la forêt de Chinon, occupe un espace stratégique, contrôlant la route de Chinon, et la navigation de la Loire et de l'Indre.

Le premier seigneur connu d'Ussé fut en 1004 le chef viking Guelduin Ier de Saumur (dit le diable de Saumur), seigneur de Saumur, d'Ussé et de Pontlevoy, portant les couleurs du comte de Blois Thibeut II puis Eudes II. Il édifia la première forteresse en bois. Son fils Guelduin II lança en 1040 la construction en pierre d'un premier château.

En 1099, Olivier d'Ussé est le seigneur des lieux.

Vue de la chapelle.
Vers la fin de la guerre de cent ans, en 1424, Jean V de Bueil, comte de Sancerre, seigneur d'Ussé et capitaine du roi, membre d'une des plus illustres familles tourangelles, fait construire la structure de base du château actuel. Il meurt en 1477. Son fils Antoine, seigneur d'Ussé en 1456, épouse en 1462 Jeanne de Valois, fille de Charles VII et d'Agnès Sorel. Elle lui apporte une dot de 40 000 écus d'or. Dans les années 1460, il entreprend la reconstruction du château dans le style du XVe siècle. Surendetté, Antoine de Bueil vend Ussé à Jacques d'Espinay en 1485.

D'origine bretonne, Jacques d'Espinay est le fils du chambellan de François II de Bretagne. Il devient lui-même chambellan des rois Charles VIII et Louis XII, puis accède à la fonction de grand-maître de l'hôtel de la reine. Il poursuit les travaux du château et fonde en 1521 la collégiale d'Ussé destinée à devenir la chapelle funéraire de sa famille.

Façade de la chapelle.
Son fils Charles d'Espinay et sa belle-fille Lucrèce de Pons poursuivent les travaux. Leur fils, René d'Espinay, leur succède en 1534. La chapelle, dédiée à Sainte-Anne, est consacrée le 11 août 1538. Lui-même criblé de dettes, René vend le château en 1557 à Suzanne de Bourbon.

La fille de Suzanne de Bourbon, Louise de Rieux, apporte le domaine à son époux René de Lorraine, marquis d'Elbeuf. Toujours par mariage, Ussé passe à Henri de Savoie, duc de Nemours, qui meurt en 1620. Après une succession de propriétaires le château est acquis en 1659 par Thomas Bernin, marquis de Valentinay, secrétaire du roi. C'est en 1664 que le marquis de Valentinay fait aménager les jardins d'après des dessins de Le Nôtre.

Détails du linteau de la chapelle.
En septembre 1700, la châtellenie d'Ussé est érigée en marquisat en faveur de Louis II Bernin de Valentinay, receveur général des finances à Tours et ami de Charles Perrault, qu'il recevra plusieurs fois au château. Le domaine comprenait également les terres de Rivarenne et Bréhémont. Il est écrit dans le dossier : « La Seigneurie d'Ussé est très considérable, et d'une grande étendue, consistant en un château avec cinq grosses tours et fermé de fossés à fond de cave et pont-levis, dans l'enceinte duquel est une église (chapelle actuelle), qui en est la paroisse où il y a un Chapitre composé d'un Doyen et de cinq chanoines de la Fondation des Seigneurs du dit lieu, avec un parc de soixante arpents, clos de murs, et avec tous les ornements qui peuvent rendre une terre capable de porter un titre éminent ». Contrôleur Général de la Maison du Roi, Louis Bernin de Valentinay épouse en janvier 1691 Jeanne-Françoise Le Prestre de Vauban, décédée le 14 novembre 1713, seconde fille du célèbre maréchal de France. Ils auront trois enfants: Louis Bernin, marquis d'Ussé, ainsi que deux filles dont la cadette sera religieuse à Sainte-Marie-de-Saint-Denis. Vauban viendra d'ailleurs plusieurs fois au château d'Ussé, et plusieurs plans de fortification furent réalisés au château. Il est d'ailleurs l'auteur de la construction italienne et des terrasses du château, ainsi que de l'allée des cavaliers.

Voltaire y aurait séjourné, et écrit une partie de La Henriade.

En 1780, les déscendant de Louis Bernin de Valentinay vendent le château.

En 1807, le château passe à la famille de Duras. Les cèdres du Liban ramenés de terre sainte en 1817 par Châteaubriant pour son amie Claire de Kersaint, épouse du duc de Duras, sont visibles près de la chapelle. Châteaubriant y aurait rédigé une partie de ses mémoires d'Outre-Tombe.

La fille du duc de Duras cède le domaine à son petit neveu le duc de Blacas, dont les descendants sont toujours propriétaires du château.

Architecture.

Le château présente deux styles architecturaux, l'un d'inspiration médiévale et gothique et l'autre de la Renaissance. La cour intérieure présente un exemple de ces deux styles. La première partie des travaux de construction date du XVe siècle par Jean V de Bueil. Le château sera achevé sous l'aspect actuel aux XVIe et XVIIe siècles.

Les jardins à la française ont été inspirés par Le Nôtre, l'architecte de Louis XIV.

Hall d'entrée.

Le hall d'entrée se situe dans la partie du château datant du XVe siècle. L'escalier vis à vis a été réalisé au XIXe siècle par Madame de la Rochejacquelin. On observe deux commodes italiennes, d'époque Renaissance, et à droite, sur un panneau de bois sculpté, l'Ange Saint-Michel, du XVIe siècle, provenant des stalles de la chapelle.

Salle des gardes.

Cour intérieure.
La salle des gardes était l'entrée du château au XVe siècle. Elle était accessible par un pont-levis, aujourd'hui à l'emplacement d'une fenêtre. Le plafond du XVIIe siècle siècle est peint en faux marbre, selon une technique italienne de trompe-l'oeil.

La salle des gardes abrite la collection d'armes et objets orientaux (principalement indiens), rapportés au XIXe siècle siècle par le comte Stanislas de Blacas : un guerrier indien du XVIIIe siècle, un Kouttar (arme indienne de un ou deux mètres et qui servait à la chasse aux tigres), des armes d'apparat en argent finement ciselés, incrustés de jade, d'ivoire, et d'émail, un coffre syrien en bois de cèdre incrusté de nacre, sur lequel est disposé une collection de miniatures peintes sur ivoire qui représente les principaux monuments des Indes dont le Taj Mahal.

On peut observer les souvenirs présentés dans la seconde vitrine, dus au duc de Blacas (1770-1839), tandis que la grande vitrine de gauche est réservée à un thème différent chaque année. Au-dessus, la généalogie du duc de Duras (portrait de gauche), propriétaire du château en 1807.

Dans la pièce attenante sont rassemblées des porcelaines de Chine et du Japon.

Salon Vauban.

Ancienne chapelle médiévale (l'abside était à l'emplacement des fenêtres actuelles), cette pièce fut réstaurée en hiver 1995.

Le salon est meublé d'un cabinet italien en poirier noirci et en ébène, incrusté d'ivoire, de nacre et de lapis-lazuli, datant du XVIe siècle, et refermant 49 tiroirs secrets, ainsi qu'un bureau Mazarin, (meuble français du XVIIe siècle), marqueté en bois de citronnier et de rose. Le reste du mobilier est de style Régence (début du XVIIIe siècle), entièrement démontable afin de changer de tissu en fonction des saisons.

Vue de l'antichambre et de la copie des Noces de Cana.
Les murs sont décorés de trois tapisseries de Bruxelles datant du XVIe siècle, représentant le thème biblique de "David et Goliath". Sont également exposés un Portrait de Madame de Maintenon, une peinture sur bois du XVIIe siècle Le repas de Balthazar (au-dessus de la cheminée), ainsi que, au-dessus du bureau, un Portrait de Chateaubriand, ami de la propriétaire des lieux, la duchesse de Duras. Femme écrivain, elle fut connue pour deux romans : Edouard et Ourika, qui lui vaudront en récompense le vase de Sèvres exposé lui aussi dans le salon, offert par Louis XVIII, sur lequel figure une scène du roman Ourika.

Ancienne cuisine.

Avec sa voûte en tuffeau sculpté en berceau, il s'agit de la plus ancienne pièce du château. La salle était autrefois le débouché d'un souterrain creusé directement dans les fondations du château. Aujourd'hui condamné, il ressortait au beau milieu de la forêt de Chinon.

On peut y observer des tapisseries d'Audenarde, datant du XVIIe siècle, ainsi qu'un coffre gothique du XVe siècle.

Le grand escalier.
Grand escalier.

Le grand escalier droit du château, à rampe en fer forgé, est d'inspiration italienne du XVIIe siècle. On peut y voir une chaise à porteur du XVIIIe siècle, une paire de bottes dites de postillon (2 kg chacune), qui ont inspiré Charles Perrault, une commode espagnole de voyage, du XVIIe siècle, ainsi qu'un canon du XIXe siècle, provenant du château de Beaupréau, et qui a servi lors de la naissance du duc de Blacas en 1943 pour annoncer sa naissance.

En haut de l'escalier, sont exposés une tapisserie de Beauvais du XVIIIe siècle représentant une scène mythologique, un portrait de Louis XVIII, ainsi que le Sacre de Louis XV à Reims, peint en 1772 par Martin de Batailles.

Antichambre.

Réalisée au XVIIe siècle lors de l'aménagement des appartements royaux, elle est meublée d'un bureau de style Boulle (XVIIIe siècle). Les murs sont ornés de deux portraits en pastel de Jean Valade (1710-1787), ainsi que d'une copie des Noces de Cana de Véronèse. Dans les angles, des laques de Chine du XVIIIe siècle.

Chambre du Roi.

La chambre du Roi.
Les soieries du XVIIIe siècle, aux motifs d'inspiration chinoise, ont été réalisées dans les manufactures de Tours. L'ensemble du mobilier date de 1770. Le salon et lit à baldaquin (dit à la polonaise) sont de style Louis XVI. Le miroir de Venise date du XVIIe siècle. Les quatre commodes sont de styles différents : deux de style Régence, une de style Louis XV et la dernière de style Transition. Le parquet en chêne à caisson date du XVIIe siècle.

La chambre du roi possède également une collection de portrait: à droite de la fenêtre, un portrait de Louis XIV, d'après Rigaud ; à gauche, un portrait de Madame Victoire ; au-dessus de la cheminée, un portrait de Mademoiselle de Blois, Princesse de Conti, et enfin un portrait équestre du prince de Conti.

La Belle au Bois dormant.

Charles Perrault se serait inspiré de ce château pour le conte de la Belle au bois dormant. Le château contient d'ailleurs une mise en scène du conte cité, installée le long du chemin de ronde, grâce à un ensemble de statues de cire.

Les jardins à la française.
Les bâtiments du domaine.

Il existe sur le domaine du château d'Ussé :

    * une chapelle
    * des écuries et une sellerie, avec une exposition d'attelage à chevaux
    * le château et un pavillon
    * les jardins
    * des caves
    * une orangerie

Sources : Wikipédia 

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