vendredi 18 février 2011

Du Pin (Fabras)


Le Château du Pin se situe sur la commune de Fabras dans le département de l'Ardèche.

Le château a été construit au XIIe siècle par les Chanaleilles, puis fut fortement remanié au XVIe siècle. L'endroit acquis alors une double fonction : militaire avec l'ajout de tours de défense ; mais également agricole avec les cultures du domaine. le Château du Pin est typique des maisons fortes de la Cévenne ardéchoise. Bâti à flanc de colline, le château est aujourd'hui entouré de jardins contemporains, de châtaigniers et de terrasses en pierre sèche. L'ensemble constitue aujourd'hui un site dédié à la création contemporaine, ouvert au public depuis 1994 sous forme de musée.

Historique.

Les Chanaleilles, dont le blason (D'or, à trois lévriers de sable, colletés d'argent courant l'un sur l'autre.) figure sur une des portes du château, y demeurent jusqu'au début du XVIIIe siècle. La demeure est ensuite vendue aux Gardon de Boulogne, puis à l'abbé Labro, curé du village de Fabras. À la Révolution, l'abbé Labro prête serment à la République puis devient Consul du village. Il sera assassiné dans son château en 1802. Le château et ses terres sont alors partagés lors d'une vente, avant d'être réunifiés au début du XXe siècle par la famille Boissin. Devenu une ferme, le domaine est racheté en 1957 par la peintre Colette Bonzo (1917-1967) et son mari le Docteur Elie Bontzolakis.

Architecture.

Des structures initiales du XIIe siècle, sont seulement visibles au début du XVIIIe siècle une petite tour de garde, ainsi que les fondations de salles en rez-de-chaussée. En 1591, durant les Guerres de Religion, l'édifice, bâti sur trois niveaux, est flanqué de quatre tours et surmonté en son centre par une autre tour. Un pigeonnier et de vastes écuries ferment la basse-cour. Depuis le XVIIIe siècle, ne subsistent que trois tours, le pigeonnier et les écuries furent a contrario partiellement détruites, la tour centrale fut englobée dans le corps de bâtiment. La façade sud est ornée de deux belles portes :

    * l'une, en accolade (XVe siècle), surmontée des blasons des Chanaleilles et des Montlaur, ouvre sur les anciennes cuisines (1591-1592) : voûte en berceau et vaste cheminée à voussure ;
    * l'autre, d'époque Renaissance, avec piliers et fronton brisé repris du goût de l'antique, ouvre sur une tour avec escalier à vis desservant le rez-de-chaussée et les deux étages.

Au rez-de-chaussée, l'ancienne salle des gardes (XVIe siècle), avec voûtes en croisées d'ogives, s'orne d'une grande cheminée à clés. Le premier étage, plafonné à la française, est meublé à l'ancienne. Une petite tour, pourvue de meurtrières, conserve une voûte en croisée d'ogive.

Visites.

Depuis 1994, le Château du Pin est ouvert au public une partie de l'année. Le site est essentiellement consacré à la création contemporaine : arts visuels, arts vivants, édition s'y retrouvent, notamment dans le cadre des Estivales du Château du Pin. Il abrite en permanence une partie de l'œuvre de Colette Bonzo et l'atelier d'un sculpteur, également céramiste.

Les Jardins du château.

Historique.

Jusqu’en 2001, les terrains environnant le Château du Pin, comprenant prés, terrasses, vergers, châtaigneraies, partie intégrante du domaine agricole, sont quasi à l’abandon depuis 1957. Les deux bassins-lavoirs sont en piteux état, les béalières détruites et les sources sous voûtes effondrées. De surcroît, il ne reste rien du système d’irrigation de la fin du XVIIIe siècle tel qu’il est décrit dans l'acte de vente de 1802. Cet acte précise en détail le partage des eaux sur 24 heures entre les quatre nouveaux propriétaires qui achètent le domaine.

Réhabilitation de 2001.

Les jardins sont nés en 2001 et sont ouverts à la visite. Les jardins mêlent sculptures contemporaines ainsi qu'une importante collection de rosiers anciens. La pénurie d’eau parfois présente conduit à créer un jardin sec à l’endroit des écuries brûlées du XVIe siècle, en contrebas de la basse-cour. Les murs rescapés des écuries clôturent le jardin. Une centaine de fleurs-céramique sur tiges de fer à béton sont plantées par bouquets de sept sur des thèmes en rapport avec le corps (têtes grimaçantes, empreintes de mains, de poings, formes rappelant les pieds, les os) et des formes plus florales (à symétrie bilatérale, radiale…) sur un socle de pouzzolane en carré cerné de plantes médicinales. Deux gros figuiers d’Algérie plantés dans les années 1960 sont conservés. Le mur ouest est prolongé par une palissade de fleurs céramique pour protéger ce jardin de l’invasion des chevreuils et des sangliers nombreux dans les forêts ardéchoises. Un petit bois de frênes le long du chemin d’accès au château abrite des personnages féminins grandeur nature, en terre cuite.

Extensions successives.

En 2005 et 2006 une ancienne source est retrouvée, captée et protégée par une coque en voile de béton ; elle alimente le vieux lavoir remis en état le long duquel une palissade en grès émaillé est installée ; cette réserve d’eau aboutit dans la citerne voûtée, également restaurée, sous la basse-cour, et permet l’arrosage par gravité des jardins en contrebas. Le long des murs de ce jardin clos sont plantés des hortensias, des camélias, des rosiers grimpants, des petites pervenches en couvre-sol, des acanthes, des hostas, des cœurs-de-Marie. Un deuxième jardin voit le jour en prolongement du précédent, vers l’est, et un troisième au nord-est, avec toujours des plantations de fleurs-céramique, de mâts en bois de châtaigniers tailladés, incisés, scarifiés et de nombreuses glycines menées en palissade et en arbres. Les greffes sculptures-plantes (personnages ou membres en grès partiellement émaillé dans les glycines), tête dans un micocoulier apparaissent un peu plus tard. Un quatrième jardin dans les pentes se développe depuis 2005 avec des structures en fer plantées de rosiers anciens, de clématites, de buis, d’ifs et de cyprès. Le parti pris de planter des rosiers (plus de 130 variétés actuellement) progresse avec la création d’un nouveau jardin en 2007 à l’entrée, près d’une palissade ancienne en bois de châtaignier, aujourd’hui détruite et remplacée par « la sculpture escaladant la montagne » (structure métallique), où sont installés des rosiers botaniques à l’aspect plus sauvage, plus « nature ».

En 2009, le « jardin sec » est remplacé par un jardin inspiré des miniatures du Moyen Âge (jardins clos d’un tressage de végétaux vivants accompagnés de roses, symboliques du « cœur d’amour épris » ou de la Vierge-Marie). Ici, il s’agit d’un tressage de fer, d’une tonnelle d’Akébia abritant un personnage assis en terre cuite, de rosiers tels que Rosa gallica officinalis, Léda, Blush Damask, Bébé fleuri, Coupe d’Hébé et d’un vieux cep de vigne.

Classement en jardin remarquable.

Les jardins du Château du Pin portent le label Jardin remarquable attribué par le Ministère de la Culture. Par leur implantation dans les paysages typiques des terrasses de la Cévenne ardéchoise, les jardins se développent autour du château du pin dans un esprit de nature sauvage : plantation de rosiers botaniques choisis pour leurs feuillages, leurs fruits, leurs floraisons modestes ou exubérantes. Pour étaler les floraisons dans l’année, il est prévu d’amener dans les parties ombreuses des jardins des camélias et des rhododendrons.

Activités culturelles.

Les jardins accueillent divers artistes avec comme professions représentées au cours de années : plasticiens, danseurs, musiciens, verrier, sculpteurs, photographes, architectes, chorégraphes, musiciens, comédiens et des écrivains qui y ont lu des textes en public. (Wikipédia

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