Vestiges actuels de la tour. |
La Tour de Falhiès ou de Faliès est une ancienne tour carrée construite avant le XIe siècle à 920 mètres d'altitude, en bordure du plateau du Coyan, dominant la vallée de la Jordanne, sur la commune de Velzic dans le Cantal.
Description.
Essai de restitution du site défensif de Falhiès. |
Tour carrée, sur le même modèle que celles du château Saint-Étienne d'Aurillac, de Saint-Simon, de Naucelles, faisant partie d'un réseau de guet et de défense mis en place par l'abbaye d'Aurillac afin de prévenir des incursion Vikings par la vallée de la Dordogne. Ce système a été reconstitué visuellement en 1986 avec des fumigènes enflammés au sommet du Château Saint Étienne d'Aurillac, au sommet de la Tour de Saint Simon et à la Tour de Falhiès, et il fonctionne parfaitement.
Les restes subsistants datent du XIe siècle, avec un bel appareillage de pierres de taille. Les dimensions extérieures de la tour sont d'environ 8 mètres sur 8, avec 1,80 m d'épaisseur de murs. Elle comprenait au moins quatre étages, avec un accès au 1er étage par une échelle qu'on retirait. Un boyau de pierre, dans l'épaisseur d'un mur, permettait la montée et la descente facile de nourriture ou d'objets de nécessité. Il reste l'entrée de ce canal sur la façade extérieure Nord.
La Tour faisait l'angle de fortifications en forme de coquille Saint Jacques, avec une tourelle avancée, au-dessus du chemin d'accès. Les ruines d'un bâtiment annexe, à quelques mètres au Nord de la Tour, contiennent les restes d'un four à pain.
Histoire.
Dessin vers 1900, par Loup du Coyan. |
* En 1573, c'est le fief de Géraud (de) Labeau, consul d'Aurillac, dont les descendants en reprendront le nom, jusqu'à Guillaume de Falihès qui la revendra en 1689 à la famille de Frayssi de Veyrac. Elle se la transmettra alors par succession à la famille de Sénezergues, puis à celle de Lacarrière.
* Pierre Lacarrière, fils de Géraud II Lacarrière et Jeanne de Verdier, arrière petit fils d'autre Géraud Lacarrière, qui fut député en 1579 aux États généraux de Haute-Auvergne, était seigneur de la Tour de Falhiès dans la deuxième moitié du XVIIe siècle. Son fils :
* Géraud III Lacarrière de la Tour (1674-1754), se marie avec Marie-Thècles de Sénezergues qui lui donne au moins trois fils :
o Guillaume Lacarrière, conseiller au Présidial puis au baillliage d'Aurillac, qui épouse en 1736 Philiberte de Passefons de Carbonat, fille de Joseph, seigneur de Carbonat, avec dispense de consanguinité du 4ème degré.
o Jean-François de Lacarrière de La Tour,,
o Géraud IV de Lacarrière de La Tour, seigneur de la Tour de Falhiès, se maria avec Marie Mastamjoux, qui lui dona six enfants dont :
* Guillaume de Lacarrière de la Tour de Falhiès, lieutenant général, qui présida l'assemblée chargée d'élire les députés aux États généraux. Homme probre, ami des pauvres, il montra beaucoup de bon sens pendant la période révolutionnaire. Le conventionnel Carrier le fit emprisonner comme "aristocrate caché et dangereux". Il se marria en 1776 avec Louise Daudin, fille de Joseph et de Jeanne-Marie de Dourdou de Pierrefiche, qui lui donna deux filles et un fils :
* Arsène Lacarrière-Latour, né en 1778, sera un aventurier et un visionnaire. Soldat glorieux au service des États-Unis, architecte et fondateur de la ville de Baton Rouge en Louisiane, lié aux flibustiers du Golfe du Mexique. Il était très lié au Général Jackson, qui devint président des États-Unis. Il était à ses côtés lors de la II°guerre d'Indépendance des États-Unis. Il revint mourir dans le Cantal en 1837.
Relevé topographique du site défensif de Falhiès. |
* En 1885, la Tour de Falhiès était encore habitée. Y mourrait Marthe Désirée Roger-Ducos (1822-1855), femme du docteur Jean-Antoine Capelle de Puechjean (1813-1897), originaire du château de Clavières de Velzic. Elle-même était très fortunée, puisqu'elle était la petite-fille du 3e Consul de la République (avec Sieyès et Bonaparte qui avait signé le contrat de mariage de ses parents) et par sa mère du baron Jean-Baptiste Perret (1762-1843). Le docteur se consola et se remaria l'année suivante avec Marie-Antoinette Baudière, plus jeune que lui de quarante ans, qui lui donna une fille: Marie-Amélie Capelle de Puechjean qui vécut à Falhiès. Après sa mort, La Tour et ses dépendances furent abandonnées.
Au début du XXe siècle, les pierres furent volées. Plusieurs granges alentour ont été construites avec les pierres de la tour.
Visites.
Entre 1983 et 1988, des spectacles son et lumière ont été organisés dans ce lieu très isolé. Une croix de pierre a été élevée en 1983, dominant le plateau, face au Coyan. Un chantier d'archéologie y a été organisé par la SARA, Société d'Archéologie de la Région d'Aurillac.
La Tour de Falhiès est un point de passage de la "Route Saint Géraud", créée en 1992 pour rappeler le souvenir de Saint Géraud, à travers les hauts lieux de sa vie, dans le Cantal, l'Aveyron et le Lot.
Sources : Wikipédia
Merci pour cet écho de la Tour de Falhiès, peu de pierres mais beaucoup d'âme!
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